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le monde d'Ivan
30 mai 2009

La paix pour un euro!

Quand j’interroge mon arrière grand père sur sa vie, je suis un peu surpris. Son père, qui a connu tout petit la guerre de 1870, est mort à la guerre de 14 -18 et lui-même a failli mourir à la guerre de 39-45. Ca fait un peu poupées gigognes tout ça! Mais aujourd’hui, même si c’est banal de le signaler, l’Europe nous a construit la paix, état de grâce qui nous permet de prendre à bras le corps toutes les questions douloureuses qui se posent aujourd’hui et qui restaient secondaires ou collatérales à l’époque des guerres récurrentes, à savoir le chômage, l’environnement, le pouvoir d’achat.

Ceci étant dit à titre de prolégomènes, abordons maintenant l’influence de l’Europe, pour moi, garçonnet de huit ans. Paris-Bruxelles en une heure 30, Paris-Venise, Paris-Rome, Madrid ou Prague en quelques heures, architecte, avocat, commerçant à Milan ou ailleurs, je veux bouger librement, m’installer et ne pas attendre des heures aux frontières ou aux guichets des préfectures. l’Europe est ma résidence et mon village de vacances. Même si on ne parle pas toujours la même langue, on trouve toujours moyen de se comprendre, on a la même culture, la même histoire, des régimes politiques guère différents… Faut-il alors se replier sur sa nation, brandir son drapeau, fermer sa frontière? Irréaliste!

Question plus délicate: faut-il une Europe différente de celle qu’on nous propose? La réponse est plus difficile car on connait mal ce que fait l’Europe au quotidien. Il faudrait davantage de communication, montrer combien l’Europe aide la recherche lorsque la France retient ses sous, dénombrer tous les programmes pour les jeunes malmenés par les nations, lister les programmes pour l’environnement qui ne se conçoivent qu’à une échelle interrégionale, voir les interventions pour la santé, la sécurité alimentaire et les droits de l‘homme où une jurisprudence hardie nous montre le droit chemin… Vouloir une Europe différente, est-ce revenir sur tous ces acquis mal connus mais qui existent réellement? Espérer une Europe plus sociale, certes, mais elle se construit, petit à petit, à la traine, car de tous temps le social procède du politique et vouloir inverser les choses (bâtir le politique à partir du social) a mené aux catastrophes que l’on connait dans l’ex bloc de l’Est.

L’insatisfaction vient parfois de régions ou petites enclaves qui déclarent: « on nous impose quelque chose d’uniformisé, qui vient de la lointaine Europe technocrate, mais nous, on tient à notre particularisme! » Quoi de plus normal? Mais il n’est pas question de gommer les jolies différences, les AOC et les particularismes s’affirment au contraire sur le canevas de l’unité. Une Europe politique, solide, avec un socle commun de lois autorisera et mettra en valeur les différences régionales! Seule une Europe faible a besoin d’une surabondance de textes tatillons pour s’affirmer… Un paradoxe s’affiche: une Europe plus forte respecte davantage les différences et les particularismes. Eh, oui, j’ai remarqué à diverses reprises que les choses s’organisent souvent autour d’un paradoxe, le chaos est organisé, la liberté nait souvent de la contrainte… Ceci étant un vaste sujet que je développerai une autre fois.

Revenons à notre Europe forte, génératrice d’autonomies: Cela serait une Europe avec une constitution claire, un fonctionnement lisible (car aujourd’hui les mécanismes de codécision , frein et accélérateur, sont réservés aux supers-initiés), avec un parlement actif qui comprendrait, disons trois chambres. Euh… Tu t’es trompé, me direz vous… Une chambre représentant les Etats, une transnationale… Mais la troisième? Eh bien, permettez moi d’innover (à huit ans et sur un blog, c’est permis!), la troisième chambre serait réservée aux représentants de la société civile, associations, ONG… Intérêt de la chose: une participation du citoyen qui se sent souvent très bien défendu et représenté par ces associations, humanitaires, environnementales, de consommateurs ou autres… Ce serait ainsi la mise à bas et la reprise (en mieux , bien sûr) du système des lobbies, utiles par leurs connaissances mais néfastes par leur caractère occulte (certains diraient sournois), leurs actions souterraines, tantôt acceptées, tantôt balayées d’un revers de main, sans qu’on ne sache pourquoi ni comment, sans critères lisibles d’appréciation.

Avec un tel parlement , on pourrait faire confiance à l’Europe pour construire des politiques appropriées, dans l’échange et la concertation! Vous remarquerez qu’ainsi je tranche habilement le débat de savoir quelle politique l’Europe doit mener (plus ou moins sociale, libérale…). Je remets cette question en toute confiance à des institutions éclairées et représentatives…

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