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le monde d'Ivan
11 juin 2009

Attention fragile...

Aujourd’hui sort le film « les beaux gosses », autant vous dire que je me sens tout de suite concerné… Je me renseigne, et là, rectification, ils parait que les gars sont laids et plus âgés que moi. Mais tout de même, je sais que leur problème me guette dans quelques années. Et quand j’observe les ados autour de moi, je comprends que ça ne doit pas être évident. Primo: on vous répète toute votre enfance, « ce qu’il est beau, comme il est mignon! » et un beau matin on se réveille monstrueux, les membres tentaculaires, la trogne déformée, voire boutonneuse… Merci de nous avoir laissé croire qu’on était un petit prince, l’atterrissage est plutôt rude. Secundo: on commence à se poser des vraies questions, mais maman ou papa, qui jusque là allaient nous chercher à l’école et prenaient le temps (un minimum, certes) pour nos devoirs, sont soudain totalement absorbés par leur problèmes de travail, de divorce, d’argent ou de maîtresse (et d’amant) au choix… Tercio: une pudeur inconnue nous envahi, et alors qu’il nous reste si peu de temps pour communiquer avec nos géniteurs, voilà que la précieuse minute est totalement anéantie par une boule dans la gorge. Résultats: silence, angoisse rentrée, sentiment d’incompréhension absolue… Et ce d’autant plus qu’on sent les parents sur leur garde, en décryptage permanent de nos attitudes, du genre: il ne mange pas, est-ce qu’il se drogue? ( ou, au féminin, elle ne mange pas, ne deviendrait-elle pas anorexique), il parle bizarrement, s’intéresse à des choses qui me sont inconnues, bref, toutes sortes de questions qui à nouveau paralysent le débat. Alors, à qui parler? Aux copains? Mais on apprend que les renversements d’alliances existent et qu’il ne faudra jamais dépasser un certain seuil de confidence… En résumé on se retrouve bien seul avec pleins de nouvelles questions, face à des adultes fermés sur leur propre modèle, sans compter une certaine pression économique qui commence à s’installer avec le thème récurrent - qu’est-ce que tu vas faire plus tard ?- de la part de personnes qui, pour la plupart, ont raté ce qu’ils voulaient vraiment faire et pourraient faire profil bas (et nous lâcher) avec cette question… Alors qu’est-ce qui reste: l’ordinateur à haute dose, l’enfermement sur soi, au pire la dépression, les bandes, l’alcool et la drogue… J’ai vu les films de Gus van Sant qui évoquent bien ce passage étrange entre l’enfance et l’âge adulte. Et si les sociétés primitives avaient des rites initiatiques pour cela, c’est qu’elles en percevaient l’extrême tension, la menace de ce fil du rasoir et le rôle indispensable de l’adulte pour canaliser cette phase. Alors, prudence dans le discours, prudence dans les mesures à l’égard des jeunes adolescents, de l’écoute et de la douceur… Tout ceci pourrait bien m’amener à rebondir sur des questions plus politiques, sur la violence à l’école, sur les mesures répressives ou préventives, sur les contrôles d’identité… Mais je garde cela pour une prochaine fois, discutons (tout seul, une fois de plus?) d’abord des causes exposées avant d’aborder les moyens…

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Commentaires
G
Pour le côté boutonneux, il y a le Roaccutane, c'est très efficace et ça évite bien des complexes
S
Dans quelques années, tu pourras lire un roman qui dit beaucoup de choses (et même presque tout) sur l'adolescence : L'Attrape-Cœur de J.D Salinger. Ce livre a été écrit il y a plus de 50 ans, mais il est toujours actuel.
le monde d'Ivan
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